Le 10e sommet des BRICS qui s’est récemment tenu à Johannesbourg, en Afrique du Sud, marque un tournant significatif, jetant les bases d’une collaboration stratégique à fort impact économique entre les cinq pays en développement et les pays de la Zone de libre-échange continentale africaine (AfCFTA).
Lors de son discours lors du “Forum de dialogue des leaders des pays BRICS en Afrique”, qui s’est tenu en marge de la 10e réunion annuelle de ce groupe de pays, Ali Bongo Ondimba, en tant que président en exercice du Conseil économique des pays d’Afrique, a clairement invité le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud à rejoindre la Zone de libre-échange continentale africaine. “Le 21 mars à Kigali, au Rwanda, les pays africains se sont fermement engagés en faveur de la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (AfCFTA). Ce vaste marché unique, le troisième en taille après la Chine et l’Inde, représente une opportunité pour les BRICS. En se positionnant en tant que partenaires stratégiques, vous pourrez exploiter au maximum cet immense espace économique et commercial”, a déclaré le président du Gabon à son auditoire.
Rappelons que l’Accord sur la création de la ZLECA, signé en mars de l’année dernière à Kigali, au Rwanda, vise à éliminer les barrières douanières et à créer un marché unique pour une meilleure intégration économique et commerciale sur le continent africain. Cette initiative offre plusieurs avantages, dont la transformation locale des produits africains à des prix abordables, l’exportation internationale à des tarifs compétitifs, l’utilisation de chaînes de création de valeur transfrontalières, les investissements dans l’industrie et la réduction des coûts de transaction. Tout cela contribue à stimuler les affaires compétitives sur le continent et à créer constamment des emplois pour les jeunes.
Selon l’Union africaine, en 2016, le commerce intra-africain représentait environ 16%, et la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) devrait le stimuler jusqu’à atteindre 60% d’ici 2022.
L’adhésion des BRICS à la ZLECA offre l’avantage de bénéficier de leur statut de puissance économique, représentant 26 % de la surface du globe, 42 % de sa population et 28 % du PIB mondial. Ces pays émergents disposent également de leur propre banque de développement, souvent considérée comme une alternative au FMI par de nombreux économistes. L’initiative de créer un centre régional de cette banque en Afrique du Sud démontre clairement la volonté de ces États de s’engager davantage sur notre continent.